gepost op 01/04/2020 à 13:35
FRED C.
Tout d’abord, pourquoi avoir choisi un appareil Tascam ? — C’est une marque que je pratique depuis 1984, de la même façon que Roland. À l’époque, j’avais un ministudio Porta One, pour mes débuts de saltimbanque. Puis, il y a eu Le DR-05 que j’utilise encore et dont j’apprécie la grande simplicité, mais sans entrée XLR. Et enfin, le PS5, une drôle de petite machine innovante qui propose des solutions musicales hallucinantes. Je n’ai rien trouvé d’équivalent depuis. Au vu de ces expériences, j’ai plutôt confiance en la marque Tascam. Mais pourquoi avoir choisi le Tascam DR-44WL, plutôt qu’un DR-40X ou un DR-100 mk III, justement ?
Dans la gamme des enregistreurs nomades avec entrées XLR, je travaille déjà avec plusieurs multipistes : un Roland R-26 et deux Olympus LS-100. Et il y a mon vieux Marantz PMD 661, qui est encore opérationnel. Sur le marché, il y aussi Zoom. C’est vrai. J’ai utilisé un Q2HD et un Q3HD pour des vidéos dans les conditions difficiles de concerts et je dispose chez moi de deux ministudios Zoom : le HD8CD et le R16. Mais je n’ai pas testé les Zoom de la série H.
Les LS-100 enregistrent jusqu’à 8 pistes par projet. Ils ont de très bonnes caractéristiques et des qualités indéniables. Mais avec les LS-100, on ne peut pas enregistrer avec les microphones internes en simultané avec deux microphones externes. Il faut choisir entre microphones internes ou entrées XLR. Le DR-44WL et le DR-40X, quant à eux, permettent une prise de son à quatre microphones combinés — 2 internes et 2 externes — sur leurs quatre pistes. L’utilisation est donc très différente. J’en ai eu besoin pour enregistrer un ensemble vocal de 10 choristes.
À quoi me servent les deux entrées XLR du DR-44WL ? — À brancher deux microphones Rode à condensateur en overhead ou bien deux microphones dynamiques, pour une interview ou une prise de son séparée des caméras. Les préampli sont assez efficaces pour apporter un gain suffisant aux signaux un peu faibles des Lem DO21B et Shure SM58, qui sont mes microphones préférés. Le bruit généré est raisonnable. Je ne profite donc pas de l’alimentation Phantom dans mes configurations actuelles. Peut-être un jour. Mais ces entrées combo XLR/Jack me sont utiles aussi pour brancher des synthés en vue d’une première prise ou d’un mixage simple, quand je compose un morceau. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’aime les LS-100, enregistreurs 8 pistes, pour l’ergonomie et la facilité à passer d’une piste à l’autre quand on enregistre en overdub. En effet, on peut parler de leur côté intuitif. Alors que le DR-100 mk III est foncièrement un enregistreur à deux canaux stéréo, le DR-40X et le DR-44WL sont des 4-pistes. Mais le multitrack Tascam n’est pas aussi convivial et complet que sur les Olympus LS-100.
En revanche, le DR-44WL se défend sur d’autres aspects.
D’abord, chose très importante, le DR-44WL peut être alimenté par piles, par le secteur ou par un powerbank branché sur son port USB, en même temps qu’il est utilisé pour enregistrer. Les LS-100 peuvent recharger leur batterie par USB mais ne peuvent pas être alimentés par USB ou le secteur, quand il sont en train d’enregistrer. C’est une nuance importante.
Ensuite, contrairement au DR-40X, le DR-44WL est livré avec tous ses accessoires : carte SD, poignée, alimentation secteur, étui, bonnette en mousse, adaptateur pour griffe porte-accessoires et enfin 4 piles. C’est très important de le considérer, quand on sait que l’alimentation secteur du DR-40X est vendue séparément et coûte environ 30 € à elle seule.
Alors, je sais qu’on va me dire que le DR-40X permet de placer ses microphones internes en position AB ou XY, alors que le DR-44WL les a d’office en XY. Mais le couple AB ne m’apporte rien, personnellement. En revanche, je préfère les microphones sur suspension du DR-44WL, parce que les vibrations et les chocs physiques sont absorbés, ou atténués, du moins. Suspension efficace ? — Dans les faits, on entend quand même beaucoup les bruits de manipulation. Ca veut dire que c’est pire sur un DR-40X ? Enfin, la taille de l’écran du DR-44WL est largement plus confortable que celle de l’écran du DR-40X.
Pour conclure sur le DR-44WL, je n’utilise pas la fonction WiFi pour l’instant, mais on ne sait jamais. Certaines de mes caméras autonomes transmettent déjà leurs images à distance. Peut-être qu’un jour j’aurai besoin de transférer des sons directement sur Soundcloud ou Facebook ? Je ne peux pas prévoir. Mais, enfin, j’apprécie deux dernières caractéristiques du DR-44WL : le « dual format », qu’on retrouve sur le DR-100, et le « dual level », qu’on retrouve sur le DR-40X et le DR-100. La première enregistre le WAV et le MP3 en parallèle, et la seconde enregistre la scène simultanément à deux niveaux sonores différents. Si le « level » le plus élevé sature, le second sauve l’enregistrement.
Alors que j’ai déjà travaillé avec du matériel comparable dans d’autres marques, voilà pourquoi j’ai eu besoin de m’équiper d’un Tascam DR-44WL, en plus des Olympus, Roland et Marantz. Il n’y a pas d’appareil parfait. Je dirais presque qu’ils sont complémentaires, alors qu’ils sont surtout concurrents. Maintenant, avec des microphones Lem DO21B, vous pouvez utiliser des Nagra, le top. Et je suppose que Sony a aussi des solutions, mais, alors que j’ai pu apprécier les préampli de Nagra, je suis désolé de ne pas pouvoir juger Sony sur le plan audio. Je n’en ai pas eu l’expérience. Maintenant, on ne peut pas tout dire ici. Il faudrait un bouquin entier pour tout aborder. Je suis content d’avoir trouvé un Tascam DR-44WL sur ma route. C’est le principal.